Interview d’Alexeli Cardin pour La Baleine qui chantait faux

Des bulles de poésie et de douceur dans le quotidien

C’est ainsi qu’Alexeli décrit son univers artistique. Nous avons eu le plaisir de lui poser quelques questions sur son travail, ses inspirations et son approche de l’illustration, en particulier autour de l’album *La baleine qui chantait faux*.

Sur ton travail artistique en général

1- Peux-tu nous parler de ton univers artistique ? Qu’est-ce qui t’inspire dans ton travail d’illustration ?

J’adore la nature (étude de biologie à mon actif), la poésie, la douceur et la candeur de l’enfance. C’est pour cela que mes illustrations sont majoritairement naïves et tout en rondeur. J’aime à dire que mes travaux sont des bulles de poésie et de douceur dans le quotidien.

2- Quel est ton outil ou ta technique de prédilection pour créer tes illustrations ?

J’adore l’aquarelle pour ses couleurs douces mais depuis quelques temps maintenant j’aime travailler avec de la gouache car elle me permet d’affirmer mon trait et surtout de sortir de ma zone de confort car elle demande beaucoup de rigueur.

3- Y a-t-il un illustrateur ou une illustratrice qui t’a particulièrement influencée ?

J’en ai plusieurs mais ils sortent tous de la même école. Quentin Gréban, Dominique Mertens et Julie Mellan. Leurs dessins et univers tournent autour de la nature et des animaux, tout ce que j’aime. Leurs travaux sont pour moi parfaits.

Sur le projet « La baleine qui chantait faux »

1- Qu’est-ce qui t’a séduite dans cette histoire quand tu l’as découverte ?

Les personnages principaux sont des animaux, on y parle de différence et trouver sa place dans le monde. C’est une histoire vraie, le tout écrit sur un rythme poétique : la recette parfaite pour moi.

2- Comment as-tu imaginé le personnage de la baleine ?

Je me devais de lui faire des rondeurs (plus que dans la réalité). Elle devait être attendrissante et parler aux filles comme aux garçons. Mais elle devait également être la plus ressemblante possible à la réalité, je n’ai donc pas beaucoup joué sur la morphologie mais je lui ai donnée une teinte bleu violacé, je voulais marquer visuellement qu’elle était différente.

3-Y a-t-il une illustration de l’album dont tu es particulièrement fière ou qui a été un défi à réaliser ?

L’ensemble du livre a été un défi pour moi car il fallait essentiellement tourner autour des couleurs bleues et turquoises tout en évitant la redondance des scènes.

Mais j’ai deux scènes qui m’ont donné du fil à retordre :

  • Celle de la baleine dans les eaux d’Alaska, qui plonge à la nuit tombée et dont on ne voit que la queue. Où il fallait que l’eau qui ruissèle soit le plus réaliste possible,
  • La scène du feu d’artifice que j’ai recommencer au moins 4 fois car le résultat n’était pas à la hauteur de ce que je voulais représenter.

4- As-tu fait des recherches particulières pour dessiner les fonds marins ou les animaux ?

J’ai fait beaucoup de travail de recherche de postures des baleines afin que les illustrations reflètent l’état d’esprit du texte à accompagner ainsi que l’état émotionnelle de la baleine (tristesse, joie, etc.), mais aussi pour garder une dynamique dans le livre et éviter les redondances d’image.

Je me suis aussi beaucoup documenté et travaillé sur les reflets de la lumière dans et sur l’eau (on retourne à l’école car c’est de la physique !).

Sur le message et l’émotion

1- Quel message as-tu voulu faire passer à travers tes images ?

J’ai essayé de faire passer les émotions que je ressentirais si j’étais à sa place, de « l’anthropomorphiser ». Je voulais que le lecteur soit autant touché que moi je l’ai été à lire cette histoire.

Même si cela touche un animal, on peut tous s’identifier à ce que vis cette baleine différente des autres. La solitude on l’a tous connu, au moins une fois dans notre vie.

2- Selon toi, en quoi l’illustration peut-elle enrichir une histoire et toucher les lecteurs, petits et grands ?

Certains lecteurs ont du mal à « visualiser » leur lecture. L’illustration permet de faire passer des émotions que le texte seul ne peut pas faire, tout en permettant de s’identifier au(x) personnage(s) par l‘humanisation de ce(s) dernier(s).

Cela permet de rentrer pleinement dans le récit et de vivre l’aventure avec le héros.

Pour finir avec une touche personnelle

1- Quel est ton moment préféré dans ton processus de création ?

Quand je parviens à retranscrire l’image que j’avais à l’esprit au moment de la 1ere lecture du récit qui m’est soumis. C’est une sorte d’accouchement à chaque fois avec les émotions qui l’accompagne.

2- As-tu un rêve un peu fou en tant qu’illustratrice ?

Que mon travail soit reconnu et demandé à travers le monde. Être l’illustratrice officielle des plus beaux parcs zoologiques et réserves protégées du monde. Que je puisse vivre 100% de ce travail (riche et célèbre en somme ^^) (comment ca cela fait 3 rêves ?).

3- Si tu pouvais illustrer un animal que personne ne dessine jamais, lequel ce serait ?

Je crois que ce seraient les animaux des abysses (oui cela fait plus qu’un seul ^^). Ceux qui n’ont jamais leur place dans les histoires pour enfants parce qu’on les trouve horribles et effrayants. Rendre attrayants et attendrissants ces animaux serait un vrai défi.

Un immense merci à Alexeli pour sa sincérité, sa poésie… et pour avoir donné vie à cette baleine pas comme les autres.

Cliquez sur l’image pour vous rendre sur la page Ulule de notre campagne de financement participatif pour cet album.

RSS
Facebook
Instagram